Les bienfaits des huiles végétales
Les huiles végétales sont comme les fleurs de Bach un trésor issu de la Nature. Variées, multiples, on en trouve pour tous les goûts, et fournissent à nos organismes ultra sollicités, des composants précieux….
Qu’est-ce que l’huile végétale ?
Une huile est un corps gras liquide à température ambiante. Certains corps gras se présentent sous forme de beurre à nos températures et fondent vers 36-37 degrés. Il s’agit des beurres de cacao et de coco.
Le caractère liquide des huiles végétales relève de la présence dans la structure chimique d’une ou plusieurs doubles liaisons entre deux atomes de carbones. Cela les oppose aux graisses dites saturées (beurres, suif, crèmes) qui ne contiennent pas ces doubles liaisons et qui donc sont solides à température ambiante.
Les huiles végétales supportent mal l’oxygène de l’air qu’elles fixent dans leur structure chimique. Celui-ci est responsable du rancissement et de l’acidité des huiles. Elles sont donc instables à l’air libre. Il en est de même vis-à-vis de la lumière et de la chaleur. C’est pourquoi les huiles sont stockées dans des flacons en verre teintés et ne sont normalement pas utilisées pour cuisiner à haute température.
Les huiles végétales doivent donc être obtenues par pression à froid afin d’éviter toute dénaturation.
Les huiles s’obtiennent à partir de fruits ou de graines oléagineuses.
Composition d’une huile végétale
Une huile se compose de lipides appelés acides gras insaturés. On en distingue deux catégories :
- Les acides gras (AG) mono-insaturés: les oméga 9
- Les acides gras (AG) poly-insaturés: les oméga 3 et 6, ainsi que les AG essentiels (AGE) (non synthétisables par le corps humain et devant être fournis par l’alimentation.)
- On retrouve aussi des insaponifiables. Ce sont des composants non transformés en savon lors d’une réaction d’un corps gras avec un alcalin. Ils entrent dans la composition de l’huile entre 1 et 15%. Leur participation aux propriétés de l’huile est très importante.
On trouve comme insaponifiable :
Polyphénols : resvératrol, flavonoïdes…
Phytostérols : cholestérol, béta sitostérol…
Minéraux : zinc, calcium, magnésium
Les vitamines A, D, E (tocophérols), K
Des enzymes : coenzymes Q10, polyphénol oxydase…
Des esters résineux : lupéol, alpha et béta amyrine (alcools triterpéniques)
Certaines de ces molécules sont anti oxydantes et anti-inflammatoires et justifient de ce fait les propriétés des huiles. Par conséquent, les insaponifiables jouent aussi un grand rôle.
D’où viennent les propriétés des huiles végétales ?
Pour comprendre, les qualités pharmacologiques d’une huile végétale, il faut d’abord connaitre les propriétés des fameux composants majoritaires…les oméga 3, 6, 9….Qu’est-ce qu’un oméga ? pourquoi lui attribue-t-on un chiffre ? quelle différence, au final cela crée-t-il ?Tout cela fait appel à la biochimie…. Je vais tenter d’être le plus simple possible…
Un AG est formé d’une chaine carbonée qui commence par un groupement chimique methyle (CH 3) et qui se termine par un groupement chimique appelé carboxyl (COOH) :
CH3-C-C-C-C-C-C-COOH.
Le chiffre fait référence à la place de la double liaison chimique au sein de la chaine carbonée de l’acide gras. On décompte la position à partir du radical methyle (CH3).Ainsi, quand on parle d’oméga 3 (w 3), cela signifie qu’il y a une première double liaison au niveau du 3ièmecarbone en partant du groupement methyle. C’est identique pour les w6, 9…Ensuite, au sein d’une famille d’oméga (3 ou 6 ou 9) il y a différents AG qui se différencient par leur formule chimique et par leur nombre de double liaison.
Par exemple, au sein des w3 on distingue : l’acide alpha linolénique avec 3 doubles liaisons, l’acide eicosapentaénoïque (EPA) avec 5 doubles liaisons, et l’acide docosahexaénoïque (DHA) avec 6 doubles liaisons…
Dans le cas des w9 il n’y a qu’une seule double liaison en C9, par exemple l’acide oléique. Néanmoins, il faut savoir que les w9 peuvent être formés dans le foie à partir d’AG saturés. Leur carence est donc extrêmement rare.
Dans la famille des w6, on distingue : l’acide linoléique à 2 doubles liaisons qui donne naissance par voie enzymatique à l’acide arachidonique à 4 doubles liaisons.
Les deux grands AGE sont : l’acide linoléique (w6), et l’acide alpha linolénique (w3).
L’acide alpha linolénique donne naissance à l’w3 DHA (apporté aussi par les huiles de poissons). On le retrouve en forte concentration dans la rétine, le cerveau, le testicule, et le sperme. Le DHA est apporté par le lait maternel et via le placenta au bébé. Le fœtus et l’enfant ne peuvent pas le synthétiser.
L’EPA est formé, lui aussi, à partir de l’acide alpha linolénique (w3), par conversion enzymatique. Parfois cette conversion est faible, et on recommande donc d’en absorber dans l’alimentation. On en trouve dans les poissons gras, le krill, dans le varech et bien sûr dans le lait maternel.
L’EPA joue un rôle dans l’amélioration de la dépression et des fonctions cognitives. Il permet aussi de diminuer les réactions inflammatoires et allergiques.
Les oméga 6 (notamment le GLA, Acide gamma linoléique, contenu par exemple dans l’huile onagre, produit à partir de l’acide linoléique) jouent un rôle dans la cicatrisation, la guérison des blessures, le bon fonctionnement immunitaire, et les réactions inflammatoires (vasodilatation) parfois nécessaires.
Les enzymes de conversion ont besoin pour fonctionner de minéraux comme les vitamines B, C, E et du magnésium et du Zinc.
Quelles différences les AG polyinsaturés engendrent ils dans l’organisme ?
En tout premier, il faut savoir que les AGE sont trouvés dans les lipides structuraux de la cellule et semblent être impliqués dans l’intégrité structurale de la membrane mitochondriale, poumon de la cellule. Leur rôle est donc capital.
Le corps humain métabolise les AG par une succession de réactions biochimiques en différents composés actifs comme les prostaglandines (PG), les leucotriènes (LT), les lipoxines (LX) ou les thromboxanes (TX).
On synthétise ces composés actifs à partir de l’acide arachidonique présent dans les membranes cellulaires et produit, pour rappel, à partir de l’acide linoléique (w6). 2 voies métaboliques sont en compétition et produisent, entre autres, soit des composés de la série 2 (PG2, TX2 pro inflammatoire et agrégant plaquettaire) soit de la série 4 (LT4, LX4).
La métabolisation des AGE (w6 et 3) à partir de l’acide linoléique et alpha linolénique est dépendante d’une enzyme (delta 6 désaturase) dont l’activité diminue avec :
- Stress
- Sénescence (à partir de 45 ans)
- Alcoolisme
- Tabagisme
- Insuffisance hépatique
- Hypo-insulinémie
- Inexistante chez le nourrisson
De plus, cette enzyme est commune à la métabolisation des w3 et 6. Par conséquent, il y a une compétition entre ces 2 voies métaboliques qui favorise la voie de transformation où il y a le plus de matière première (généralement, les w6).
Au niveau biochimique, l’EPA conduit à la formation des prostaglandines 3 et des tromboxanes de la même série (3) ainsi qu’au leucotriène LTB5, puissant anti inflammatoire. PG3 et TX 3 inhibent la libération de l’arachidonate provenant des membranes cellulaires et donc la formation des PG2 (faiblement agrégant plaquettaire) et TX2 (fortement agrégant plaquettaire). Ainsi, au final, grâce à la consommation d’EPA la balance finale penche vers une moindre agrégation plaquettaire.
Par conséquent, une consommation accrue d’w3 conduit à :
- Moins d’inflammation
- Plus d’anti-agrégation plaquettaire
D’où un effet bénéfique sur la prévention cardiovasculaire et les inflammations.
Les leucotriènes sont des molécules produites à partir de l’acide arachidonique par la voie métabolique de la lipoxygénase. Certains de ces composés sont de puissants vasoconstricteurs, provoquent des contractions musculaires notamment bronchique (asthme), une stimulation des sécrétions des glandes muqueuses, une augmentation de la perméabilité vasculaire (d’où arrivée d’autres cellules qui entretiennent les phénomènes inflammatoires).Les w3 favorisent les leucotriènes LTB5 anti inflammatoires et ont donc une action anti-inflammatoire démontrée.
Par conséquent, une consommation accrue d’w6 conduit :
- A la formation de leucotriène LTB4 très pro-inflammatoire
- Au thromboxane A2 fortement agrégant plaquettaire
- A la prostaglandine PGI2 faiblement anti-agrégante plaquettaire.
C’est pourquoi on recommande une consommation d’oméga 3 et 6 mais avec un rapport optimal de : 1 oméga 3 pour 4 oméga 6.
Le problème est qu’actuellement, l’alimentation moderne fournit beaucoup plus d’oméga 6 que d’oméga 3 d’où une balance tournée vers l’aspect inflammatogène des oméga 6.
Il faut bien comprendre que les oméga 6 sont aussi importants dans le fonctionnement de l’organisme. Il ne faut pas les diaboliser, simplement comprendre qu’ils sont en compétition avec les w3 au niveau enzymatique, que le taux de conversion des oméga 3 en EPA et DHA est déjà faible et que donc on assiste plutôt à une carence en w3 de nos jours dans nos organismes.
Pour pallier à cette insuffisance, il suffit d’augmenter sa consommation d’huiles végétales contenant des oméga 3 (en général, de l’acide alpha linoléique, donc besoin de transformation enzymatique) ou d’absorber des huiles des poissons gras (dépolluées de métaux lourds) qui apportent directement EPA et DHA.
On ne remplacera jamais un apport via l’alimentation, beaucoup plus biodisponible pour notre organisme que des supplémentations multiples.
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